Choléra à Uvira : une épidémie inquiétante aggravée par les déplacements et la pénurie d’eau
Depuis février 2025, l’épidémie de choléra gagne du terrain à Uvira, dans la province du Sud-Kivu (RDC). L’hôpital général de référence d’Uvira a déjà pris en charge 253 cas, avec une moyenne d’au moins deux nouveaux cas par jour. Cette flambée s’explique principalement par la coupure prolongée d’eau potable, poussant la population à puiser l’eau dans des sources contaminées comme les rivières et le lac Tanganyika.
Le médecin directeur de l’hôpital général de référence d’Uvira, le Dr
MASHUPE Salomon, indique que cette hausse des cas dépasse les flambées
habituelles connues dans la région. « Ce n'est pas comme d'habitude, parce que, dans
les années antérieures, au cours d'un mois, on pouvait avoir une flambée de
plus de 50 cas, 20 cas par jour. Et facilement, on pouvait situer et avoir
l’idée de la cause. Mais aujourd'hui, on pense que c'est plus lié à ces
déplacements et surtout à la coupure d'eau potable par la REGIDESO qui devrait
normalement desservir toute la ville », explique-t-il. Cette situation crée des cas isolés
un peu partout en ville, où les habitants n’ont pas accès à une eau potable
suffisante.
MSF engage un soutien crucial
pour contrer l’épidémie de choléra.
Face à cette crise sanitaire, Médecins Sans Frontières (MSF Holland) a
déployé une assistance précieuse au centre de traitement du choléra (CTC) de
l’hôpital général de référence d’Uvira. Ce soutien comprend la fourniture de
médicaments, la prise en charge des patients, la restauration quotidienne,
ainsi que la réhabilitation des infrastructures du centre, dont le système
solaire d’alimentation électrique.
Outre les soins, MSF intervient également au niveau communautaire en
installant des sites de chloration pour assurer un accès à l’eau potable. « Ces
sites sont là pour aider la communauté à avoir de l'eau potable »,
fait savoir Mme Shukuru Kaciga Anuarite, superviseur en promotion de la santé et
engagement communautaire chez MSF. A elle d’ajouter que plus de 22 séances
éducatives sont déjà organisées dans les écoles, sites de chloration et
hôpitaux ; des ateliers de sensibilisation mobilisent aussi les autorités
locales, enseignants et chefs de quartiers, afin de coordonner la lutte contre
la propagation du choléra.
A noter, depuis le début de l’épidémie, trois décès sont à déplorer : deux
cas communautaires et un en milieu hospitalier, un bilan qui souligne l’urgence
de continuer à intensifier les efforts de prévention et de prise en charge.
Pascal BAHUNDE – LPA Sud-Kivu
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