Échanges de tirs à Uvira : les Wazalendo accusent les FARDC de semer le trouble
Le calme est finalement revenu jeudi après-midi à Uvira, après une journée marquée par des échanges de tirs entre certains éléments des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) et les combattants Wazalendo, dans les collines surplombant la ville d’Uvira, province du Sud-Kivu en République démocratique du Congo. Ces affrontements, mettant en œuvre armes lourdes et légères, ont éclaté suite au déploiement non concerté des FARDC sur des positions tenues par les Wazalendo.
Une
situation similaire avait déjà secoué Uvira les 24 et 25 avril derniers,
ressuscitant un climat d’insécurité préjudiciable pour la population locale. Ce
1er mai, jour de la fête des travailleurs, les civils ont de nouveau été
terrorisés : boutiques, marchés, écoles et autres activités économiques sont
quasi restés à l’arrêt, surtout dans les communes de Mulongwe et de Kavimvira.
Les
Wazalendo accusent ouvertement les FARDC d’être à l’origine de ces troubles,
soulignant dans un communiqué lu par leur porte-parole monsieur Kadogo Tondo
Bernard ce même jour que « depuis les deux dernières semaines, le
climat social à Uvira est perturbé par des échanges de tirs sur initiative des
FARDC ». Ils déplorent également un
manque de confiance dans l’armée, aggravé par des exactions perpétrées par des
militaires venus de Goma et Bukavu, qui avaient incité certains médias
étrangers à annoncer à tort la prise d’Uvira par l’AFC/M23, une avancée que les
Wazalendo ont activement combattue pour maintenir la ville sous contrôle
étatique.
Face
à ces tensions, la coordination politico-militaire des Wazalendo en territoire
d’Uvira appelle à un dialogue urgent avec les FARDC, en demandant la mise en
place de mécanismes de coopération et un partage des responsabilités sur le
terrain, conformément aux directives émises par le président de la République,
Antoine Félix Tshilombo.
De
son côté, le porte-parole des FARDC dans le secteur opérationnel Sukola 2 Sud
Sud-Kivu, le lieutenant Marc Elongo, minimise l’incident et parle d’éléments
isolés « égarés et sans instruction qui
réagissent inconsciemment », insistant sur leur unité avec les Wazalendo
dans la défense du territoire. « Nous ne
sommes pas au temps des discours, notre priorité, c’est la défense de la
patrie. Les Wazalendo sont des volontaires pour la défense de la patrie et ils
nous viennent en appui », affirme-t-il.
Cependant,
cette fragile entente est mise à rude épreuve, au détriment des civils et dans
un contexte sécuritaire déjà extrêmement précaire, menaçant les efforts de paix
dans cette région stratégique du Sud-Kivu.
Pascal
BAHUNDE – LPA Sud-Kivu
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