Guerre du M23: des déplacés endurent un calvaire à Lubero-centre
Depuis l’intensification des combats entre les rebelles du M23 soutenus par Kagame et les forces armées de la République démocratique du Congo, on observe une vague de déplacés qui trouvent refuge dans des zones supposées sécurisées.
Selon Crispin Bahwere Hangi, contrôleur budgétaire de la commune de Lubero, qui s’est confié, au nom du bourgmestre en mission, au correspondant de presseafricaine dans la région, Lubero-Centre a à lui seul accueilli 3 226 ménages dans un intervalle d’une semaine. L’identification de ces personnes continue pour un plaidoyer auprès de partenaires en vue d’une assistance, a souligné Bahwere Hangi.
Ces déplacés mènent une vie très difficile. Si certains ont trouvé refuge dans des familles d’accueil, d’autres, par contre, sont cantonnés dans un site, d’autres encore vivent dans des balcons ou dans des maisons inachevées.
Certains rencontrés sur ce site en pleine construction par l’ONG AIDES dans la concession du bureau administratif du territoire de Lubero disent peiner à avoir ne fût-ce que de quoi se nourrir. Ils sont obligés de revendre quelques ustensiles et vêtements qu’ils se sont déjà vêtus pour nourrir leurs familles. Également, ils se heurtent à d’autres problèmes, comme des locaux où ils dorment sur en sol en même temps, ce qui les expose aux intempéries de tout genre.
« Nous n’avons rien sur nous, nous avons tout abandonné dans nos villages. Ici, nous dormons dans ces hangars inachevés, de surcroît même, sans manger. Nous et nos enfants courons le risque de tomber malade. Que le gouvernement mette fin à cette guerre », souhaite Kahindo, une déplacée venue d’Alimbongo, à une distance d’environ 40 km au sud de Lubero-centre.
Des conditions hygiéniques sont aussi déplorables sur ce site. Pas de latrines non plus de trous en ordure. Quelques déplacés ont révélé recourir à des emballages plastiques pour leurs besoins naturels.
Il sied également de signaler que parmi ces déplacés rencontrés sur ce site, on note la présence de femmes enceintes, de femmes allaitantes dépourvues de tout pour leur santé et celle de leurs nourrissons.
« J’ai accouché par voie césarienne il y a une semaine à Alimbongo. Suis venue en pieds. Ma plaie fait encore très mal. Je me suis rendue à l’hôpital général de référence de Lubero pour le pansement, mais je n’ai pas été reçue. C’est Dieu seul qui va me sauver », a confié, les larmes aux yeux, une personne déplacée rencontrée couchée sur une natte dans ce site.
En dehors du site, d’autres familles de déplacés passent la nuit sur des balcons non loin de la barrière du péage route de Lubero.
Pour rappel, depuis dimanche dernier,la commune de Lubero reçoit des déplacés en provenance du sud du territoire, principalement de Matembe, Alimbongo, Mambasa, de villages sous l’emprise de la rébellion.
Irave Wavomundu – LPA Lubero, Nord-Kivu
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