Lac Tanganyika : la montée des eaux remonte de 1908 à Uvira
La ville d’Uvira, située dans la province du Sud-Kivu en République démocratique du Congo (RDC), fait face à une catastrophe humanitaire sans précédent en raison de la montée des eaux du lac Tanganyika. Cette situation laisse des milliers d’habitants sans abri et dans des conditions de vie précaires.
Selon Monsieur Serge Mulenda Kitambala, président de la société civile environnementale et directeur exécutif de l’ONG ACIDI, l’histoire de cette montée des eaux est longue et complexe. Elle remonte à 1908 et s’est intensifiée au fil des décennies.
Une histoire de montée
des eaux
Lors
d’une interview à La Presse africaine, Monsieur Serge Mulenda Kitambala définit
les périodes cruciales de montée et de baisse des eaux. De mars à mai, les
riverains sont particulièrement vulnérables aux inondations, tandis que de
septembre à novembre, une décrue permet souvent une occupation anarchique des
espaces laissés libres par le lac. Cette occupation incontrôlée conduit à des
constructions précaires, exacerbant les effets dévastateurs de la montée des
eaux.
«
Nous observons de temps en temps ces
phénomènes de montée du lac depuis 1964 jusqu'à aujourd'hui. Toutefois, la
situation actuelle a pris une autre dimension », déclare-t-il, soulignant
l'absence d’une réponse gouvernementale adéquate pour protéger les riverains de
la RDC, contrairement aux autres pays voisins comme le Burundi, la Tanzanie et
la Zambie, qui sont aussi dans ce bassin du lac Tanganyika.
Les victimes témoignent de la misère.
La
souffrance des habitants d’Uvira est palpable à travers les témoignages de ceux
qui vivent cette crise au quotidien. Madame Safi Kabazi Vumi, l’une des
victimes de cette catastrophe, décrit des conditions de vie chaotiques : « L’eau a débordé jusqu’ici dans ma parcelle.
Nous souffrons à cause du manque de latrines, des inondations récurrentes et
des serpents. Nous essayons de vider l’eau chaque fois, mais c’est un combat
quotidien. »
Pour
madame Thérèse Mushaniko, la réalité est tout aussi sinistre : « Nous attendons de voir passer des hippopotames
et des serpents. L’eau remplit notre parcelle, et chaque jour nous devons
empiler des sacs de sable pour créer des barrages. Le vent et la pluie ne font
qu'aggraver notre situation. »
Laetitia
Mwajuma Changa Changa, quant à elle, dépeint une lutte pour la survie. « Nous vivons dans des maisons en béton, mais
l'eau continue de s'infiltrer. Nous souffrons de maladies d'origine hydrique.
Les maisons sont chères et nous n’avons pas d’alternative, alors nous devons
supporter cette situation. »
Monsieur Serge Mulenda Kitambala évoque, selon ses opinions, le défi de la gouvernance environnementale dans la zone écologique de la RDC. Malgré l'existence de lois en RDC pour protéger les ressources naturelles, leur manque de vulgarisation empêche leur application effective.
Notre source insiste sur le besoin crucial
d'appui et d'accompagnement de la part des bailleurs de fonds pour aider à
faire face à cette crise.
Pascal
BAHUNDE – LPA Sud-Kivu
Je m'adresse à tous les gens qui achètent les parcelles à côté du lac Tanganyika d'être très vigilant car acheter une parcelle près du lac c'est perdre ton argent pour rien. Au gouvernement ou au cadastre : c'est possible que vous laissez de boufer l'argent de gens pour rien?