Vacances parlementaires : deux mois après, les députés d’Idjwi toujours absents à la base
Selon
les prescrits du règlement intérieur de l’Assemblée nationale de la RDC, les
députés nationaux sont en vacances parlementaires depuis le 15 juin 2024 pour
une durée de 3 mois. Malheureusement, jusqu’à cette date du 13 août 2024, les
deux députés nationaux élus de la circonscription électorale d’Idjwi ne sont
pas encore en contact avec la population pour rendre compte, récolter les
besoins et problèmes prioritaires de la base.
Plusieurs
observateurs fustigent ce comportement et interpellent ces députés pour assumer
leurs responsabilités face à la population.
« Ils
ont été élus pour représenter la population à l’Assemblée nationale. Par
conséquent, ils doivent revenir pour répondre à nos questions, car nous avons
beaucoup de problèmes ici pour lesquels ils devraient plaider à travers les
institutions du pays et ils n’ont jamais parlé à l’assemblée depuis qu’ils sont
partis à Kinshasa », s’exclame un habitant de Bugarula.
« Nous
avons marre de la démagogie ».
À
travers l’émission Sauti ya Mkaaji (la voix du citoyen) de la Radio Obuguma
basée à Bugarula dans le territoire insulaire d’Idjwi, plusieurs habitants ont
décrié les discours « démagogiques et mensongers » des députés d’Idjwi
qui depuis la publication des résultats définitifs par la cour
constitutionnelle.
« Ils
ont promis beaucoup de choses à la population, mais aucune réalisation. L’un
d’eux qui se présentait comme Moïse d’Idjwi et l’autre qui jurait pour le
respect de Muhavu, tous nous ont menti. Viendront-ils encore nous dire quoi ?
Nous n’avons pas des routes asphaltées, plusieurs villages n’ont pas accès à
l’eau potable, nous mourons par noyade, nos chèvres sont décimées par la peste
de petits ruminants, ces députés sont silencieux et calmes. Nous sommes
fatigués de leurs mensonges, et 2028 sera totalement différent »,
prévient un auditeur.
Espoir
Nyakabingu Luc, président de la société civile du groupement Bunyakiri en
chefferie Rubenga, se dit être déçu par ces élus qui ne montrent pas un bon
signe juste au début de cette législature.
« Nous
sommes encore au début du mandat 2024-2028, mais les députés ne veulent pas
venir répondre aux exigences légales et démocratiques pour lesquelles ils ont
été élus. Quelle sera la suite après 3 ou 4 ans de leur mandat ? Ailleurs, nous
attendons que les députés soient en contact avec la population, mais chez nous,
silence radio. J’appelle la population à développer d’autres stratégies pour
affronter nos problèmes pendant ce mandat », conseille-t-il.
Même
situation avec les députés provinciaux du territoire d’Idjwi qui sont aussi en
vacances parlementaires, mais qui n’organisent pas les activités d’échange avec
la population.
Rien
ne filtre de leurs activités parlementaires au moment où la population en a besoin
de les rencontrer pour comprendre un peu plus sur la gestion de la province du
Sud-Kivu et pourquoi pas proposer les édits qui viendront résoudre les
problèmes réels de leurs électeurs.
Difficile
pour le moment, de savoir ce qui empêche exactement ces élus de rendre compte à
la population, car depuis janvier 2024, rien ne dit à la population ni par
leurs partisans ni via les ondes des radios émettant d’Idjwi, plus
particulièrement dans la chefferie Rubenga.
Le 15
Septembre prochain, les députés nationaux seront dans l’obligation de rejoindre
l’hémicycle pour une session essentiellement budgétaire. La plus grande
question est de savoir si Akili Miruho et son collègue Ngwabiddje Kasi Theo
(tous députés nationaux) seront capables de circuler dans les 83 villages du
territoire d’Idjwi pour échanger avec la population pendant le mois qui reste
afin de constituer les rapports de vacances parlementaires à soumettre à la
commission spéciale et temporaire qui sera mise en place pour cette cause,
selon le même règlement.
Richelieu
BYAMANA – LPA Sud-Kivu
Le travail sera fait pendant l'année préparatoire des élections prochaines, car il suffit de prendre en charges les frais de participation à l'examen d'état pour être le meilleur élu à idjwi.