À Idjwi, la peste de petits ruminants qui ravage les chèvres réapparaît
La
résurgence de l’épidémie de PPR (peste de petits ruminants) est un grand danger
pour la population du territoire d’Idjwi en province du Sud-Kivu et surtout
pour les éleveurs de chèvres.
Lors de son interview accordée à lapresseafricaine.net ce lundi 14 avril 2025, l’inspecteur en charge de la
pêche et de l’élevage dans le territoire d’Idjwi confirme la résurgence de
cette épidémie qui a ravagé plus de 2000 chèvres dans les chefferies Ntambuka
et Rubenga entre 2023 et 2024.
« Après deux, l’épidémie de la peste des petits ruminants est de nouveau
identifiée à Idjwi. Nous ne pouvons pas cacher ce message, car il faut
que les éleveurs de chèvres prennent des dispositions pour éviter les grandes
pertes enregistrées au cours des deux dernières années. Au marché de
Kishenyi, j’ai répertorié plus de 5 cas la semaine passée, »
alerte-t-il.
Le pire toque à la porte des éleveurs
Crispin Musafiri, vétérinaire au sein
de l’organisation Centre de promotion rurale à Idjwi (CPR), confirme aussi les
faits.
« L’épidémie
est déjà là, j’ai identifié plus de 25 cas dans le groupement Kihumba et plus
de 4 dans le groupement Bugarula. La plupart des chèvres malades présentent des
signes comme une forte diarrhée, le hérissement des poils et l’écoulement de
sécrétions nasales purulentes. Les éleveurs doivent être prudents avec leurs
cheptels en cette période », explique-t-il.
Un nouveau défi qui s’ajoute à la
situation économique fracturée.
Entre 2023 et 2024, plusieurs actions
de plaidoyer étaient menées pour l’accès aux lots de vaccins pour sauver les
cheptels, mais toutes les tentatives avaient été réduites à zéro.
C’est alors un autre “grand défi” qui
s’ajoute à la situation économique de la population déjà fracturée par les
effets de la guerre.
Des pertes seraient incalculables si
des mesures plus efficaces manquent pour contenir cette épidémie, alors que le
service attitré ne dispose d’aucun produit vétérinaire ni d'1 centilitre de
vaccin pour appuyer les éleveurs.
Ces vétérinaires conseillent aux
éleveurs de ne plus acheter de nouveaux troupeaux non testés, d'appliquer
l’élevage en stabulation, d'assainir au quotidien l’abri du troupeau et de
faire appel au service vétérinaire en cas de nécessité pour ne pas propager la
maladie dans tous les villages.
Un vibrant appel est lancé aux
organisations internationales œuvrant dans le domaine de l’élevage afin
d’épargner les éleveurs de l’île d’Idjwi de l’épizootie.
Richelieu BYAMANA – LPA Sud-Kivu
Cette maladie n'est pas fatale pour l'homme??