Sud-Kivu : à Kabare, les habitants dénoncent l’abandon de leurs élus face à la crise humanitaire
Confrontés à une crise humanitaire sévère, marquée par la guerre, la famine, les violences meurtrières et une crise socio-économique aiguë, les habitants du territoire de Kabare, dans le Sud-Kivu en République démocratique du Congo, expriment leur profond mécontentement à l’encontre de leurs représentants politiques, qu’ils soient élus ou non.
Ce sentiment de déception a été
largement manifesté lors d’une activité d’évaluation de la gestion
environnementale et humanitaire organisée par l’Initiative communautaire pour
la protection et la restauration de la nature (ICOPREN-RDC), un groupe local de
jeunes engagés dans la défense de la nature et le soutien humanitaire.
De Katana à Kavumu, en passant par Miti,
Birava, Luhihi, Mudaka, Bushwira et Cirunga, la colère monte parmi la
population qui déplore l’absence totale d’assistance, tant alimentaire que
matérielle, malgré les nombreuses alertes lancées par les acteurs
communautaires et humanitaires.
« Depuis
que la guerre s’est intensifiée et que le territoire du Sud-Kivu est tombé sous
le contrôle de la rébellion du M23 AFC, frappant durement les villages, aucun
élu n’a daigné venir à notre rencontre, ni pour écouter nos souffrances, ni
pour nous offrir de l’aide », témoigne Mme Lugere Nsimire, leader féminine
de Katana.
Des groupes de jeunes, de femmes et
d’adultes se réunissent ponctuellement pour discuter de l’avenir politique de
la région. Ils expriment ouvertement leur désillusion et leur détermination à
ne plus se laisser manipuler lors des prochaines échéances électorales en 2028.
« L’espoir
est désormais entre les mains de la population, surtout des jeunes et des
femmes », affirme Bahuma Ahashi Ntadumba, jeune entrepreneur local. « Pendant les campagnes, ils viennent avec
promesses, dons, meetings et fausses solutions… Mais aujourd’hui que nous souffrons
de la faim, ils restent silencieux », déplore un jeune de Luhihi,
visiblement en colère.
Plusieurs jeunes affirment avoir décidé
de ne plus tomber dans les pièges de ces élus, dénonçant un abandon total en ce
moment de grande détresse.
Cette situation accentue les inquiétudes
face à la fracture grandissante entre la population et ses représentants, dans
une région déjà fragile en raison des conflits armés. L’évaluation s’est tenue ce
mardi 3 juin 2025 dans la salle de réunion de l’Institut Mapatano, renforçant
l’urgence d’une réponse coordonnée.
Hobereau KITUMAINI – LPA Sud-Kivu
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